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Tarte aux tomates

Le conseil qui suit est primordial si vous voulez vraiment rester mon ami ! N'hésitez pas à relire plusieurs fois cette phrase si vous ne l'avez pas comprise la première fois :  
JAMAIS DE TOMATE AU FRIGO ! 

Saviez-vous que ce petit bijou purpurin prenait un malsain plaisir à transformer son sucre en acide en dessous de 12 degrés ? Laissez donc ces fruits sur le comptoir de votre cuisine et mangez-les au fur et à mesure.
Bon et puisque j'ai commencé à faire la leçon, voici la très jolie histoire de cette Solanacée, la recette suit juste derrière...


Le mot "Tomate" est une déformation du mot inca Tomalt, mais on connait beaucoup mieux son petit nom latin : Lycopersicum esculentum...
Lycopersicum signifie en latin "Pêche de loup", appellation peu alléchante à laquelle on a ajouté au XVIIIe siècle l'adjectif esculentum "bon à manger" à cause des propriétés gustatives de ce légume-fruit jusqu'alors trop souvent malmené par l'opinion.

Découverte par les conquérants espagnols en Amérique du Sud au XVIe siècle, la tomate était cultivée par les Incas de la région andine et n'était alors pas plus grosse que notre tomate cerise. Les Maures ayant envahi l'Espagne furent envoûtés par ce légume en forme de cœur qui chantait l'amour et l'embarquèrent dans leurs bagages pour la conquête de tout le bassin méditerranéen. Séduisante, ensorceleuse, la tomate modifie radicalement la cuisine du soleil et monte même à l'assaut de Paris en même temps que les citoyens de la Révolution.
La tomate a été longtemps considérée comme un aphrodisiaque. La première mention remonte à 1544 par un herboriste italien qui la surnomme "pomi d'oro" ou pomme d'or, qu'il classe avec la mandragore. Il n'en faut pas davantage pour que la tomate se range du côté des stimulants sexuels et acquiert le doux nom de "pomme d'amour".

En Amérique du Nord, les puritains la considéraient comme un péché au même titre que la danse, la boisson et les cartes ! Les scientifiques prétendaient que ses liens de parenté avec la foudroyante mandragore et la mystérieuse belladone, toutes issues de la famille des solanacées, pouvaient détruire l'homme petit à petit.

Mais en 1820, Robert Gibbon Johnson, colonel quadragénaire et figure honorable de la ville de Salem, va tenter, face à 2 000 personnes rassemblées devant le palais de justice, d'ingurgiter un kilo de tomates pour prouver, que ce légume-fruit rubicond et rouge à souhait pousse dans la nature pour le plaisir de l'œil, du goûter et de la santé. Nul avant lui n'avait osé démontrer, en pratique, un tel raisonnement. Tel un comédien s'avançant sur la scène avec son panier à la main, Johnson, avec lenteur et satisfaction, les déguste une à une.
Il se retira heureux et gavé et mourut … quarante ans plus tard !

Jusque dans les années 30, soit du temps de nos grands-mères, on prétendait encore que manger une tomate crue était suicidaire et qu'il fallait au moins trois heures de cuisson pour faire disparaître les vieilles peurs. Heureusement pour nous, la tomate fait maintenant partie de notre quotidien, et mordre dans une tomate bien juteuse et fraîchement cueillie au parfum de terre et de soleil fait partie des plaisirs de l'été.
Nombreux sont ceux qui se demandent, si la tomate est un fruit ou un légume. Réglons la question une fois pour toute : la tomate est un fruit. Il faut attendre un jugement de la Cour Suprême en 1893 pour classifier la tomate dans les légumes mais, botaniquement, la tomate demeure et demeurera un fruit… que l'on savoure en légume.


Et tient puisque tout n'est pas rose comme la tomate dans notre monde : les tomates industrielles sont fortement traitées avec des pesticides de toutes sortes, ce qui en fait un des fruits les plus contaminé sur le marché. Aux États-Unis, la moitié des tomates analysées recelaient des résidus d'une centaine de pesticides. Compris ?

Et parce que vous avez été sages et que vous avez lu tout ce bazar, je vous conseille de réaliser cette recette qui est un pur émerveillement pour les papilles (et les mamilles aussi).


INGRÉDIENTS
  • Une pâte à tarte cuite à blanc (j'ai agrémenté celle-ci de thym et d'origan)
  • 3 ou 4 tomates en tranches
  • 2 gros oignons émincés
  • 1 gousse d'ail en purée
  • 200 g de fromage râpé (Emmental, Parmesan ou un beau mélange de votre création)
  • Moutarde de Dijon
  • Pesto et/ou basilic frais ciselé
  • Anchois
  • Olives noires 
  • Sel, poivre et huile d'olive
  • Un peu de vin blanc (facultatif)
  • Pignons de pin grillés à sec 

PRÉPARATION

  1.  Faites dégorger les tomates tranchées dans une passoire 1 heure avant de faire la tarte.
Préchauffez votre four à 350°F (180°C).
  1. Faites fondre doucement les oignons et l'ail dans l'huile, déglacer au vin blanc et laisser évaporer le liquide.
  2. Retirer la casserole du feu et laisser tempérer.
  3. Mélanger les oignons avec le fromage râpé, les pignons, le pesto, assaisonner avec le sel et poivre (attention si votre fromage est déjà salé).
  4. Badigeonner le fond de tarte avec la moutarde, disposer les rondelles de tomates et recouvrir avec la préparation d'oignons. 
  5. Garnir avec les olives et les anchois et finir avec un filet d'huile d'olive. 
  6. Enfourner et cuire pendant 25 minutes. 
  7. Ajouter le basilic ciselé juste avant de servir.
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Refusez systématiquement de manger cette tarte l'hiver... La tomate ne pousse pas dans la neige !

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