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Cabane à sucre Les Quatre Vents

Ahhhh les joies de la cabane à sucre ! Je ne suis absolument pas ironique quand je dis ça, je suis littéralement possédé par l'ambiance du printemps. Les arbres pleurent de chaud, la sève commence à reprendre le chemin de la vie et les chaudières (seaux métalliques) se remplissent de l'eau des majestueux arbres au rythme de la température fluctuante. Les chemins sont encore enneigés, mais le fond de l'air, (trop) discrètement, commence à annoncer les beaux jours. Chaque année, je cherche une cabane traditionnelle. On trouve plus souvent des cabanes "usines" avec de la place pour 50 autobus, où l'on vous fait bien comprendre que plus vite la place sera libérée, plus vite on pourra gaver un autre pigeon. 
Vive le stress ! 
Cette année j'ai jeté mon dévolu sur une érablière du coté de Mirabel, sans aller dans le gastronomique hors de prix, je cherchais une structure familiale et humaine.   
À 45 minutes au nord de Montréal, au sein du fief des industrielles fabriques à sirop se cache une toute petite maison de cinquante places. De fait la réservation est vivement recommandée obligatoire sinon vous resterez sur votre faim.
Le menu est varié, mais en ce dimanche ensoleillé nous nous réjouirons du Traditionnel.
Les oreilles de crisse* sont parfaites (moi j'aime pas, mais d'après les connaisseurs ce sont les meilleurs du monde !), les cretons, le jambon et les saucisses sont fameux. L’omelette soufflée est vaporeuse, les fèves au lard fument et le sirop d'érable* coule à flot ! 
Les desserts sont on ne peut plus traditionnel avec le pouding chômeur et la tire*.  
Je deviens hystérique devant une tire ! J'en ai repris deux fois, il a fallu m'attacher, c'est pas toujours facile de m'accompagner à la cabane !
Tout est très bien fait, comme quoi, même les plus grands classiques peuvent sortir de l'ordinaire quand on y mets du coeur.
Le service attentionné et agréable nous donne l'impression d'être à la table de grand-maman. Jamais nous n'avons ressenti le besoin de quitter rapidement la place pour la céder à d'autres gourmands impatients, nous avons pris tout le temps nécessaire pour profiter de ces quelques heures entre amis. Finalement je ne passerais pas la semaine à digérer, et je recommande cette belle adresse fort sympathique.
Mon seul regret : ne pas avoir eu droit à la tire sur la neige... Quoi de meilleur que ces quelques grains de neige collés sur ce délicieux bout de sirop refroidi ?

Notes aux malheureux non Québécois
* Les oreilles de crisse sont des croustilles de lard salé grillées (du gras d'porc frit...), et la croustille est le mot francisé des chips. C'est un peu gras...
* La tire sur la neige consiste à faire cuire le sirop d'érable, on prépare ensuite un récipient  rempli de neige propre et bien tassée sur laquelle on verse la tire encore chaude. Et on se sert de bâtons en bois  pour prendre la tire d'érable sur la neige.
* Le sirop d'érable est produit par l'évaporation d'eau d'érable recueillie par les acériculteurs dans des chaudières (méthode traditionnelle), mais de plus en plus par des tubulures branchées à chaque tronc et reliées directement au bassin d’évaporation.. La différence de températures entre le jour et la nuit déclenche le processus du bonheur. Il faut pas moins de 40 litres d'eau pour fabriquer 1 seul litre de sirop. Un produit plein d'antioxydants et très riche en minéraux. 
Un concentré de carnaval pour les papilles !




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